Ma Jungle Family imagine des collections textiles éphémères imprimées à la technique du block print dans son atelier Bordelais, et la magie opère dans les ateliers familiaux de Jaipur.
Découvrez la méthode ancestrale de l’impression par blocs, du bois brut au tissu coloré
L’impression au bloc de bois, également appelée block print, est une méthode de mise en couleurs manuelle. Elle utilise des morceaux de bois ou de métal gravés pour reproduire des motifs sur différentes matières telles que le tissu, le papier ou le cuir.
Les tampons sont taillés à la main puis enduits de pigments avant d’être appliqués sur le support.
Ce savoir-faire ancestral, très populaire au Rajasthan, est toujours actuel. Les saris, kurtas et autres vêtements traditionnels indiens sont ornés de dessins créés de cette façon. Aujourd’hui, ces tissus imprimés sont très tendance en décoration et par petite touche sur une tenue moderne.
Percez les secrets de la technique du block print, un des procédés textiles les plus anciens, simples et lents.
La technique du block print, millénaire, mais toujours actuelle
L’évolution de l’impression sur tissu à travers les âges
Il est difficile de donner une date et une origine précises au block printing, mais les premières traces historiques d’étoffes décorées de la sorte remontent à plusieurs millénaires.
La Chine est connue pour l’impression sur textile depuis plus de 4 500 ans. Des peintures murales de -2 100 av. J.-C. représentant des femmes vêtues de costumes à motifs ont également été retrouvées en Égypte.
Cependant, c’est en Inde que cette technique a été perfectionnée à partir du XIIe siècle. Pendant des centaines d’années, les artisans ont employé des moyens rudimentaires pour concevoir des décors à la fois naïfs et sophistiqués, toujours inspirés de la nature ou de la vie quotidienne.
Le pays a développé une réelle expertise dans le domaine, aussi bien pour l’utilisation des teintures végétales naturelles que pour la création de dessins complexes.
Soutenue par le mécénat des empereurs moghols et des nobles du Rajasthan, qui font réaliser de précieux tissus imprimés et brodés, la technique est exportée en Europe à partir du XVIe siècle.
Ces motifs sont alors de plus en plus recherchés, si bien que de nombreux ateliers fleurissent en France et en Suisse.
Au XIXe siècle, les Britanniques récupèrent pour leur propre compte la méthode ancestrale de leur colonie et l’industrialisent.
Le block print traditionnel a cependant survécu et la petite ville de Sanganer, proche de Jaipur, a été reconnue en 2009 comme source géographique de l’artisanat de l’impression manuelle au bloc de bois.
L’héritage culturel indien dans les créations contemporaines
Aujourd’hui, on retrouve ces motifs caractéristiques dans l’habillement, mais aussi en décoration.
La vague hippie des années 1960-1970 avait déjà aidé à populariser le block print en rajeunissant les ornements : plus grands, plus actuels, avec de nouvelles couleurs… Parmi les précurseurs de cette seconde jeunesse, on peut citer la designer textile Brigitte Singh ou encore la marque Caravane, qui a misé sur cette technique dès sa création en 1995.
Parfaitement en accord avec la tendance de fond de revaloriser le savoir-faire artisanal, de respecter la nature et les travailleurs et de retrouver une authenticité perdue, l’impression à la planche est partout.
Des magazines comme Marie-Claire fournissent même des tutoriels s’en inspirant pour ajouter une pointe d’originalité dans la décoration.
On reconnaît au premier coup d’œil cette touche de Jaipur sur des coussins, des abat-jour, des sets de table… Les enseignes telles que La fiancée du Mékong, Paris au mois d’août et bien sûr Ma Jungle Family proposent des pièces variées pour s’adapter à tous les intérieurs.
Côté habillement, la slow-fashion a replacé ce savoir-faire dans notre époque et les imprimés indiens peuvent se marier parfaitement avec une tenue des plus actuelles. Sur un kimono, un foulard ou même un sac pour partir en week-end, n’ayez pas peur d’afficher de belles couleurs ! Les grands couturiers d’Inde en tout cas, se sont réapproprié avec fierté ce patrimoine culturel et réinterprètent les imprimés traditionnels pour leurs créations contemporaines.
Les différentes étapes de la réalisation d’un motif
imprimé à la main
La fabrication du tampon de bois
Bien que d’autres matériaux puissent être utilisés pour créer le motif, c’est le bois qui reste le plus employé. L’essence choisie doit être bien solide et imputrescible. Pour cette raison, on retrouve souvent du teck ou du bois de rose. Le morceau sélectionné, issu du cœur de l’arbre, ne doit comporter aucun nœud ni aucune imperfection.
Pour que la surface soit parfaitement lisse, elle est méticuleusement polie.
Le dessin, préalablement tracé sur un papier, est ensuite reproduit sur le bois. Chaque couleur correspond à un bloc. L’artisan doit donc ciseler le motif avec une grande précision pour que tout s’emboîte exactement une fois les teintes appliquées.
Cette étape est la plus compliquée, car il faut dégrossir les aplats dans un premier temps, puis former les détails petit à petit. Un seul bloc peut occuper cinq sculpteurs pendant trois jours ! Le croquis est ensuite éventuellement affiné en y ajoutant des lignes d’acier ou des petits clous.
Une œuvre polychrome nécessite généralement entre 4 et 20 tampons. Pour assurer la continuité du dessin lors de l’application, des repères sont taillés, afin de les aligner correctement les uns avec les autres.
Une fois la gravure achevée, les blocs sont plongés dans de l’huile pendant deux semaines. Cela permet de nourrir le bois et d’éviter la formation de craquelures, garantissant ainsi une meilleure qualité d’impression et améliorant l’adhérence de la teinture.
L’impression sur le support par couches successives :
l’éloge de la lenteur
Pour réaliser le motif, les artisans tendent plusieurs couches de jute, de laine ou de ouate sur une longue table. Cette surface, qui ne doit être ni trop souple ni trop rigide, permet une application précise des tampons. Le tissu à imprimer, généralement en coton, mais aussi parfois en lin ou soie, est ensuite superposé et maintenu en place avec des épingles.
Le coloriste passe à l’action en préparant les nuances, traditionnellement grâce à des pigments naturels.
Leur stabilisation est complexe, car elle nécessite l’utilisation d’un liant appelé « mordant » pour se fixer sur les fibres textiles. Chaque association de pigment et de mordant crée une nouvelle teinte, ce qui offre une infinité de variations et de combinaisons à maîtriser pour obtenir les résultats souhaités. De plus en plus, les pigments sont artificiels. Ils fonctionnent un peu comme la peinture prête à l’emploi, beaucoup plus facile à manipuler.
Une fois les couleurs préparées, chaque bloc est trempé dans la teinte lui correspondant puis appliqué fermement sur le tissu. L’artisan imprime d’abord une seule tonalité sur l’ensemble de la pièce avant de passer à une autre. Il peut ainsi les superposer en utilisant les repères du tampon.
L’opération est répétée jusqu’à ce que le motif soit terminé.
Le séchage et la fixation des pigments
Une fois toutes les couleurs apposées, l’étoffe est conservée tendue jusqu’au séchage complet. Cette étape est importante, car s’il reste de l’humidité, les tons peuvent se mélanger et causer des problèmes d’alignement.
Le tissu est ensuite pressé entre deux linges propres ou du papier épais puis étuvé à la vapeur. Il est lavé de nouveau et séché sur les toits ou les balcons avant d’être repassé.
Cette phase est considérablement ralentie pendant la saison des pluies du fait de la forte humidité ambiante. La production est même parfois stoppée pendant la mousson, car le séchage au soleil est incontournable pour garantir une bonne durabilité des pigments.
Les éventuelles retouches effectuées, la pièce est prête à être commercialisée !
L’art du block printing requiert patience et minutie. C’est un témoignage de l’expertise et de la créativité des artisans qui ont perfectionné cette technique au fil des siècles.
Ces tissus sont vivants et se patinent au fil du temps. Les irrégularités et les nuances de couleurs de ces imprimés font tout leur charme.
Alors si vous souhaitez ajouter une touche indienne à votre quotidien, regardez du côté de notre collection Jaipur !
Technique du block print
Ma Jungle Family imagine des collections textiles éphémères imprimées à la technique du block print dans son atelier Bordelais, et la magie opère dans les ateliers familiaux de Jaipur.
Découvrez la méthode ancestrale de l’impression par blocs, du bois brut au tissu coloré
L’impression au bloc de bois, également appelée block print, est une méthode de mise en couleurs manuelle. Elle utilise des morceaux de bois ou de métal gravés pour reproduire des motifs sur différentes matières telles que le tissu, le papier ou le cuir.
Les tampons sont taillés à la main puis enduits de pigments avant d’être appliqués sur le support.
Ce savoir-faire ancestral, très populaire au Rajasthan, est toujours actuel. Les saris, kurtas et autres vêtements traditionnels indiens sont ornés de dessins créés de cette façon. Aujourd’hui, ces tissus imprimés sont très tendance en décoration et par petite touche sur une tenue moderne.
Percez les secrets de la technique du block print, un des procédés textiles les plus anciens, simples et lents.
La technique du block print, millénaire, mais toujours actuelle
L’évolution de l’impression sur tissu à travers les âges
Il est difficile de donner une date et une origine précises au block printing, mais les premières traces historiques d’étoffes décorées de la sorte remontent à plusieurs millénaires.
La Chine est connue pour l’impression sur textile depuis plus de 4 500 ans. Des peintures murales de -2 100 av. J.-C. représentant des femmes vêtues de costumes à motifs ont également été retrouvées en Égypte.
Cependant, c’est en Inde que cette technique a été perfectionnée à partir du XIIe siècle. Pendant des centaines d’années, les artisans ont employé des moyens rudimentaires pour concevoir des décors à la fois naïfs et sophistiqués, toujours inspirés de la nature ou de la vie quotidienne.
Le pays a développé une réelle expertise dans le domaine, aussi bien pour l’utilisation des teintures végétales naturelles que pour la création de dessins complexes.
Soutenue par le mécénat des empereurs moghols et des nobles du Rajasthan, qui font réaliser de précieux tissus imprimés et brodés, la technique est exportée en Europe à partir du XVIe siècle.
Ces motifs sont alors de plus en plus recherchés, si bien que de nombreux ateliers fleurissent en France et en Suisse.
Au XIXe siècle, les Britanniques récupèrent pour leur propre compte la méthode ancestrale de leur colonie et l’industrialisent.
Le block print traditionnel a cependant survécu et la petite ville de Sanganer, proche de Jaipur, a été reconnue en 2009 comme source géographique de l’artisanat de l’impression manuelle au bloc de bois.
L’héritage culturel indien dans les créations contemporaines
Aujourd’hui, on retrouve ces motifs caractéristiques dans l’habillement, mais aussi en décoration.
La vague hippie des années 1960-1970 avait déjà aidé à populariser le block print en rajeunissant les ornements : plus grands, plus actuels, avec de nouvelles couleurs… Parmi les précurseurs de cette seconde jeunesse, on peut citer la designer textile Brigitte Singh ou encore la marque Caravane, qui a misé sur cette technique dès sa création en 1995.
Parfaitement en accord avec la tendance de fond de revaloriser le savoir-faire artisanal, de respecter la nature et les travailleurs et de retrouver une authenticité perdue, l’impression à la planche est partout.
Des magazines comme Marie-Claire fournissent même des tutoriels s’en inspirant pour ajouter une pointe d’originalité dans la décoration.
On reconnaît au premier coup d’œil cette touche de Jaipur sur des coussins, des abat-jour, des sets de table… Les enseignes telles que La fiancée du Mékong, Paris au mois d’août et bien sûr Ma Jungle Family proposent des pièces variées pour s’adapter à tous les intérieurs.
Côté habillement, la slow-fashion a replacé ce savoir-faire dans notre époque et les imprimés indiens peuvent se marier parfaitement avec une tenue des plus actuelles. Sur un kimono, un foulard ou même un sac pour partir en week-end, n’ayez pas peur d’afficher de belles couleurs ! Les grands couturiers d’Inde en tout cas, se sont réapproprié avec fierté ce patrimoine culturel et réinterprètent les imprimés traditionnels pour leurs créations contemporaines.
Les différentes étapes de la réalisation d’un motif
imprimé à la main
La fabrication du tampon de bois
Bien que d’autres matériaux puissent être utilisés pour créer le motif, c’est le bois qui reste le plus employé. L’essence choisie doit être bien solide et imputrescible. Pour cette raison, on retrouve souvent du teck ou du bois de rose. Le morceau sélectionné, issu du cœur de l’arbre, ne doit comporter aucun nœud ni aucune imperfection.
Pour que la surface soit parfaitement lisse, elle est méticuleusement polie.
Le dessin, préalablement tracé sur un papier, est ensuite reproduit sur le bois. Chaque couleur correspond à un bloc. L’artisan doit donc ciseler le motif avec une grande précision pour que tout s’emboîte exactement une fois les teintes appliquées.
Cette étape est la plus compliquée, car il faut dégrossir les aplats dans un premier temps, puis former les détails petit à petit. Un seul bloc peut occuper cinq sculpteurs pendant trois jours ! Le croquis est ensuite éventuellement affiné en y ajoutant des lignes d’acier ou des petits clous.
Une œuvre polychrome nécessite généralement entre 4 et 20 tampons. Pour assurer la continuité du dessin lors de l’application, des repères sont taillés, afin de les aligner correctement les uns avec les autres.
Une fois la gravure achevée, les blocs sont plongés dans de l’huile pendant deux semaines. Cela permet de nourrir le bois et d’éviter la formation de craquelures, garantissant ainsi une meilleure qualité d’impression et améliorant l’adhérence de la teinture.
L’impression sur le support par couches successives :
l’éloge de la lenteur
Pour réaliser le motif, les artisans tendent plusieurs couches de jute, de laine ou de ouate sur une longue table. Cette surface, qui ne doit être ni trop souple ni trop rigide, permet une application précise des tampons. Le tissu à imprimer, généralement en coton, mais aussi parfois en lin ou soie, est ensuite superposé et maintenu en place avec des épingles.
Le coloriste passe à l’action en préparant les nuances, traditionnellement grâce à des pigments naturels.
Leur stabilisation est complexe, car elle nécessite l’utilisation d’un liant appelé « mordant » pour se fixer sur les fibres textiles. Chaque association de pigment et de mordant crée une nouvelle teinte, ce qui offre une infinité de variations et de combinaisons à maîtriser pour obtenir les résultats souhaités. De plus en plus, les pigments sont artificiels. Ils fonctionnent un peu comme la peinture prête à l’emploi, beaucoup plus facile à manipuler.
Une fois les couleurs préparées, chaque bloc est trempé dans la teinte lui correspondant puis appliqué fermement sur le tissu. L’artisan imprime d’abord une seule tonalité sur l’ensemble de la pièce avant de passer à une autre. Il peut ainsi les superposer en utilisant les repères du tampon.
L’opération est répétée jusqu’à ce que le motif soit terminé.
Le séchage et la fixation des pigments
Une fois toutes les couleurs apposées, l’étoffe est conservée tendue jusqu’au séchage complet. Cette étape est importante, car s’il reste de l’humidité, les tons peuvent se mélanger et causer des problèmes d’alignement.
Le tissu est ensuite pressé entre deux linges propres ou du papier épais puis étuvé à la vapeur. Il est lavé de nouveau et séché sur les toits ou les balcons avant d’être repassé.
Cette phase est considérablement ralentie pendant la saison des pluies du fait de la forte humidité ambiante. La production est même parfois stoppée pendant la mousson, car le séchage au soleil est incontournable pour garantir une bonne durabilité des pigments.
Les éventuelles retouches effectuées, la pièce est prête à être commercialisée !
L’art du block printing requiert patience et minutie. C’est un témoignage de l’expertise et de la créativité des artisans qui ont perfectionné cette technique au fil des siècles.
Ces tissus sont vivants et se patinent au fil du temps. Les irrégularités et les nuances de couleurs de ces imprimés font tout leur charme.
Alors si vous souhaitez ajouter une touche indienne à votre quotidien, regardez du côté de notre collection Jaipur !
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